Michel Simon, l’art de la disgrâce
Paris, collection « Jeux d’acteur », Scope éditions, 128 pages, 2010. Préface de Raphaëlle Moine
Acteur atypique, car l’un des plus laids de sa génération, Michel Simon n’en est pas moins devenu l’un des plus grands. Or, il acquiert ce statut en ayant rarement le « beau rôle » dans ses films. Il interprète essentiellement des ratés, des cocus, des clochards, des criminels, des fous, souvent mal aimés, raillés, seuls ou grotesques. Paradoxalement, ce sont ces rôles frappés par la disgrâce physique, morale ou sociale qui lui permettent d’exploiter sa propre disgrâce qu’il sait ériger en art, en source inspiratrice en tissant son jeu dans l’empathie avec toujours une pointe de distance ironique. Même s’il peut à l’occasion adopter avec succès un jeu sobre, il trouve grâce dans l’excès où il utilise sa laideur expressive. Elle est la matière première de son jeu, atypique, pétri dans la chair.
Mais plus qu’un outil de jeu, son physique ingrat, informe et parfois repoussant est à la fois sa fêlure et sa plus grande richesse. Il en tire sa présence, monstrueuse ou émouvante, mais aussi l’invention et la vérité de ses personnages asociaux ou différents. Telle est sa force. L’acteur a bâti sa carrière sur cette disgrâce subversive, jouant sciemment, mais aussi sans doute malgré lui, en marge des critères traditionnellement valorisés. Cet ouvrage analyse cet art de la disgrâce qui forme l’essence de la persona de Michel Simon, en nourrit son jeu et fait de lui l’un des plus modernes des acteurs de la période classique.
Après avoir analysé les éléments fondamentaux de sa persona dans une première partie, l’ouvrage présente dans une seconde partie une étude du jeu de l’acteur et de son impact sur la construction des représentations que ses personnages sous-tendent, dans Boudu sauvé des eaux, L’Atalante, Le Quai des brumes, La Poison et Le Vieil Homme et l’enfant, cinq films représentatifs de son art de la disgrâce.
Acteur atypique, car l’un des plus laids de sa génération, Michel Simon n’en est pas moins devenu l’un des plus grands. Or, il acquiert ce statut en ayant rarement le « beau rôle » dans ses films. Il interprète essentiellement des ratés, des cocus, des clochards, des criminels, des fous, souvent mal aimés, raillés, seuls ou grotesques. Paradoxalement, ce sont ces rôles frappés par la disgrâce physique, morale ou sociale qui lui permettent d’exploiter sa propre disgrâce qu’il sait ériger en art, en source inspiratrice en tissant son jeu dans l’empathie avec toujours une pointe de distance ironique. Même s’il peut à l’occasion adopter avec succès un jeu sobre, il trouve grâce dans l’excès où il utilise sa laideur expressive. Elle est la matière première de son jeu, atypique, pétri dans la chair.
Mais plus qu’un outil de jeu, son physique ingrat, informe et parfois repoussant est à la fois sa fêlure et sa plus grande richesse. Il en tire sa présence, monstrueuse ou émouvante, mais aussi l’invention et la vérité de ses personnages asociaux ou différents. Telle est sa force. L’acteur a bâti sa carrière sur cette disgrâce subversive, jouant sciemment, mais aussi sans doute malgré lui, en marge des critères traditionnellement valorisés. Cet ouvrage analyse cet art de la disgrâce qui forme l’essence de la persona de Michel Simon, en nourrit son jeu et fait de lui l’un des plus modernes des acteurs de la période classique.
Après avoir analysé les éléments fondamentaux de sa persona dans une première partie, l’ouvrage présente dans une seconde partie une étude du jeu de l’acteur et de son impact sur la construction des représentations que ses personnages sous-tendent, dans Boudu sauvé des eaux, L’Atalante, Le Quai des brumes, La Poison et Le Vieil Homme et l’enfant, cinq films représentatifs de son art de la disgrâce.
On en parle ici:
- Le blog de Laurent Delmas, "La beauté cachée du laid", 24.02.2010
- Télérama, 24.03.2010, article de Samuel Douhaire - Les Inrockuptibles, n°747, 24 mars 2010 - L'Horloge de sable, radio suisse romande, 17.04.2010, Serge Lachat - Bref, n°92, mai-juin 2010, "De Michel Simon à Johnny Depp", Jacques Kermabon - RTBF, Bonjour quand même, Jean-Pierre Hautier, 06.05.2010 - Nonfiction.fr, 13.07.2010, "La faveur de la disgrâce, Flora Champy - Positif, n°593-594, juillet-août 2010, Hélène Valmary - RSR, Matinales, Espace 2, "le coup de fil d'actualité", 24.02.2011 - The French Review, avril 2011, Edward Ousselin - A livre ouvert, France Info, 14.01.2012, Gérard Collard |
- Le Boulevard du classic, 24.04.2010, émission de Jean-Jacques Bernard
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Le mythe Deneuve, une « star » française entre classicisme et modernité
Paris, éditions du Nouveau Monde, collection « Histoire et cinéma », 463 pages, 2010. Préface de Ginette Vincendeau
La carrière de Catherine Deneuve est profondément ancrée dans une des spécificités du cinéma français, son ambition artistique. L’étude de la réception de ses films montre l’importance de cette « exception culturelle ». Deneuve incarne à sa manière la richesse du cinéma français : elle privilégie le cinéma d’auteur, tout en s’illustrant aussi dans un cinéma populaire de qualité. Sa filmographie extrêmement variée et son image de star se sont construites dès le début sur cette articulation. Partant de l’hypothèse que la longévité de la carrière de Catherine Deneuve repose sur une dialectique entre classicisme et modernité, cet ouvrage analyse la construction des différentes strates
chronologiques et thématiques de son image pour en montrer la richesse et la complexité.
L’image de Catherine Deneuve est ici décryptée du point de vue de l’analyse filmique, historique et socioculturelle, à travers les différents aspects de son image et de son évolution, par rapport à sa carrière (en prenant en compte les genres, les types de rôles, la cote critique, le box-office et le propre discours de la star sur elle-même), mais aussi face aux autres actrices françaises, au cinéma français.
La carrière de Catherine Deneuve est profondément ancrée dans une des spécificités du cinéma français, son ambition artistique. L’étude de la réception de ses films montre l’importance de cette « exception culturelle ». Deneuve incarne à sa manière la richesse du cinéma français : elle privilégie le cinéma d’auteur, tout en s’illustrant aussi dans un cinéma populaire de qualité. Sa filmographie extrêmement variée et son image de star se sont construites dès le début sur cette articulation. Partant de l’hypothèse que la longévité de la carrière de Catherine Deneuve repose sur une dialectique entre classicisme et modernité, cet ouvrage analyse la construction des différentes strates
chronologiques et thématiques de son image pour en montrer la richesse et la complexité.
L’image de Catherine Deneuve est ici décryptée du point de vue de l’analyse filmique, historique et socioculturelle, à travers les différents aspects de son image et de son évolution, par rapport à sa carrière (en prenant en compte les genres, les types de rôles, la cote critique, le box-office et le propre discours de la star sur elle-même), mais aussi face aux autres actrices françaises, au cinéma français.
On en parle ici:
- cultframe.com, article de Silvia Nugara
- Nonfiction.fr, 15.07.2010, "Comment un mythe peut durer?, Flora Champy - Positif, n°593-594, juillet-août 2010, Hélène Valmary - Le Monde Diplomatique, janvier 2011, recension de Noël Burch - The French Review, mai 2011, Eileen M. Angelini - Classé 2ème dans la section France du classement "Best Books on Film 2010" de la FIPRESCI (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique, The International Federation Of Film Critics) |
- Le Boulevard du classic, 18.03.2010, émission de Jean-Jacques Bernard
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